QUELQUES NOTIONS SE RAPPORTANT AU JEUNE DU MOIS DE RAMADHAN

Publié le par Kakou

 

Sachez que ce monde est bon, beau, fleuri et un plaisir s’il n’était périssable et éphémère. Celui qui y vit, périt ; les situations changent, et chaque serviteur sera interrogé. Celui qui s’y accroche sera toujours occupé, il n’atteindra pas la fin de ce qu’il souhaite, et n’obtiendra pas ce qu’il désire. Ses jours et ses mois passent à une vitesse étonnante ; la vie de ce monde est courte et la fin du monde est proche. Il est rempli de dangers, de tentations, de petits péchés et de grands péchés, et les gens y vivent en étant croyants ou mécréants, pieux ou débauchés, gagnants ou perdants ; donc, le bonheur sera pour celui qui se sera protégé lui-même, ainsi que ses enfants, ses femmes, et ceux dont il est responsable, de tout ce qui engendre la colère d’Allah, qui amène le regret, et de tous les moyens du mal et de la destruction :

{Et celui qui s’accroche à Allah, celui-là a été effectivement guidé sur une voie rectiligne}

Combien aujourd’hui ressemble à la veille ! …Les jours passent rapidement comme des instants. A peine avons-nous accueilli le Ramadan que nous lui disons au revoir. Et, peu de temps après, nous accueillerons le Ramadan une nouvelle fois.
C’est à nous de nous dépêcher d’accomplir de bonnes œuvres dans ce mois important et de veiller à tout ce qui peut plaire à Allah et nous procurer le bonheur le jour où nous Le rencontrerons.

Comment nous préparer pour le Ramadan ?

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Son statut :

Le Jeûne de mois de Ramadan est un des piliers de la Soumission « Al Islam » ainsi qu’une de ses prescriptions obligatoires (Fardh)

Allah Le très Haut dit : « Ô vous qui avez cru le Jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux avant vous… » [1]

D’après Ibn Omar qu’Allah soit satisfait de lui qui dit : « le Messager d’Allah (SAW) a dit : « La Soumission (Al Islam) est bâtie sur cinq piliers : l’attestation qu’il n’y a pas de vraie divinité en dehors d’Allah, et que Mohammed est le messager d’Allah, accomplir la prière (Salât), s’acquitter de l’aumône légale (Zakat), accomplir le pèlerinage à la maison Sacrée (Hajj) et jeûner le mois de Ramadhan ».

Il y a un consensus (Ijma’) de la communauté sur le fait que le Jeûne du mois de Ramadhan est obligatoire, qu’il est un des piliers de la Soumission (Al Islam) connu sans équivoque comme faisant partie de la religion, de telle sorte que celui qui le rejette est un mécréant qui est sorti de la religion. [2]


Pour qui le Jeûne est-il obligatoire ?

Il y a un consensus des savants sur le fait que le Jeûne est obligatoire pour celui qui est soumis (Musulman) qui a sa raison, qui est pubère et qui n’est pas en voyage. Il est interdit de jeûner pour la femme qui est en période de menstruation et/ou lochies (période pouvant aller jusqu’à quarante jours après un accouchement).


En ce qui concerne la personne âgée ou le malade chronique :

La personne âgée (homme et femme) qui n’est pas capable de jeûner ou le malade chronique, doit nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné sans pour autant le rattraper.

Celui qui est dans ce cas doit, par conséquent, donner à manger à un pauvre pour chaque jour non jeûné. La preuve à cela réside dans le verset suivant : Traduction relative et approchée :

{... Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter, il y a une compensation : nourrir un pauvre.}  [Sourate 2 - Verset 184]

Et ibn ‘Abbas RA a dit :

« Ceci n’est pas abrogé mais s’applique plutôt au vieillard et à la vieille ainsi que le malade chronique, la femme enceinte et celle qui allaite... » [Sahih, voir « El Irwa / 912 » également dans Sahih al Boukhari]

Il faut donc savoir que la compensation (Fidya) fut abrogée pour ceux qui ont la capacité de jeûner.

La femme enceinte et celle qui allaite :

 La femme enceinte et la femme allaitant un nourrisson sont dispensées du jeûne de Ramadan si elles craignent pour leur santé ou pour la santé du fœtus ou du nourrisson. Selon Ibn `Umar  - qu'Allah soit satisfait de lui - et Ibn `Abbâs  - qu'Allah soit satisfait de lui -, elles doivent faire un don expiatoire, mais ne doivent pas rattraper le jeûne manqué. Citation : « Si la femme enceinte craint pour sa personne et celle qui allaite craint pour son enfant pendant le Ramadhan alors qu’elles mangent et qu’elles donnent à la place pour chaque jour non jeûné à manger à un pauvre et qu'elles ne rattrapent pas les jours non jeûnés.»  [Sahih : voir ce qu’a dit Cheikh El Albani dans El Irwa, vol. 4, p. 19 jusqu'à At-Tabari (2758) et la chaîne est authentique d’après les conditions de Mouslim.]

La majorité des savants avancent qu’elle doit rattraper les jours manqués et d’autres maintiennent qu’elle doit faire les deux. Les hanafites, ainsi qu'Abû `Ubayd et Abû Thawr, exigent que ces femmes rattrapent le jeûne, mais les dispensent du don expiatoire. Les shaféites et les hanbalites soutiennent que la femme enceinte et celle qui allaite sont tenues de rattraper le jeûne et de payer le don expiatoire, au cas où elles mangent par crainte pour le fœtus ou le nourrisson seulement. Si elles ont aussi peur pour elles-mêmes, elles doivent seulement rattraper le jeûne manqué.

Le fait qu’elles ne rattrapent pas les jours est l’avis le plus fondé, d’ailleurs il est celui d’ibn ‘Abbas et d'ibn ‘Omar et on ne leur connaît point de divergence parmi les compagnons.

Donc  il sied que le fait de nourrir un pauvre soit suffisant pour une femme qui est enceinte ou qui allaite constamment de sorte qu’elle n’a pas eu l’opportunité de rattraper ses jours. Par exemple, le cas d’une femme qui est enceinte une année, puis allaite son enfant l’année suivante, puis est de nouveau enceinte l’année d’après etc. Elle est donc dans l’incapacité de rattraper les jours où elle s’est abstenue de jeûner. S’il lui est demandé de rattraper tous ces jours, il lui faudra jeûner sans cesse durant plusieurs années, chose qui est difficile et Allah ne demande pas à Ses Serviteurs de souffrir de la privation.

[Pour celui qui désire approfondir ce sujet, qu’il retourne au livre Sifat sawm an-nabi fi Ramadhan, d’après Salim al Hilali et ‘Ali Hassan el Halabi]

Que doit faire l’homme qui s’est endormi sans savoir que la nouvelle lune fut aperçue (il devrait donc jeûner le lendemain) et qui par conséquent ne jeûna pas ce jour ?

Il est important de savoir qu’il est obligatoire avant de jeuner pendant Ramadan d’en avoir l’intention avant l’aube ; ce qui est différent du jeune volontaire où l’intention peut être décidée même au cours de la journée qu’on décide de jeuner.

Donc pour le cas de celui, qui n'a eu connaissance du début du mois de Ramadhan qu’après le Fajr, il doit passer le restant de la journée à jeûner, et il se doit également de rattraper ce jour de jeûne. Ceci est l’avis de la majorité des savants, sauf pour ibn Taymiya qui dit :

« L'intention suit la connaissance, or cette personne ne savait pas, donc elle est excusable car elle était ignorante donc si elle débute son jeûne à partir de l'instant ou elle sait alors son jeûne est correct et il ne lui incombe pas de rattraper ce jour ». [Traduction de la réponse de cheïkh al ‘Otheïmine, Majmou’Fatawa (P.474)]

Qu’est ce qui est le plus méritoire pour le malade et le voyageur, la rupture ou le jeûne ?

Si le voyageur ainsi que le malade n’ont aucune peine à jeûner, le jeûne est préférable. Cependant, s’ils peinent à jeûner, la rupture leur serait préférable (Afdal). La preuve est extraite du récit dont le sens est le suivant : Lors des batailles en compagnie du Prophète (SAW) pendant le Ramadhan, certains compagnons jeûnaient et d’autres pas et nul ne faisait grief à l’autre. Mais ils voyaient que celui qui avait la capacité de jeûner, cela était mieux et voyaient que celui qui se sentait affaibli, la rupture lui était préférable. [Hadith Sahih de Mouslim et Tirmidhi n°574]
Bien sûr, une fois la situation passée (voyage ou maladie) le jeûneur doit s’empresser de rattraper ses jours et ne pas attendre le Ramadhan prochain car il ignore à quel moment la mort peut survenir...


Les piliers du Jeûne sont :


1. l’intention

Allah dit Il ne leur a été cependant ordonné que d’adorer Allah en purifiant pour Lui la religion.

Le prophète (SAW) a dit : « Les actes ne valent que par les intentions, et chacun se verra rétribuer selon son intention. »

Il est obligatoire que son intention soit formulée avant l’aube conformément au hadith de Hafsah qui dit « le messager d’Allah (SAW) a dit : « Quiconque n’a pas mis l’intention de jeûner avant l’aube (Fajr), son jeûne alors ne lui est pas compté. » »


2. S’abstenir de tout ce qui annule le Jeûne à partir du lever du soleil (Salât el fadjr) jusqu’au coucher du soleil (Salât el Maghreb).

Il faut savoir que « al imsak » que l’on trouve dans les calendriers ne fait pas partie de la religion et n’est surtout pas à prendre en compte pour commencer le jeûne. Il t’est donc permis de manger jusqu’à l’heure de la prière du Fajr conformément au hadith du prophète (SAW) : « Si l’un d’entre vous entend « al adhan » [3] alors qu’il a un récipient (de l’eau par ex.) dans sa main, qu’il le termine s’il en éprouve le besoin ».

Allah le très haut dit :
« Coïtez donc avec elles maintenant et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur (comme progéniture). Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue pour le fil blanc (la clarté) de l’aube du fil noir (l’obscurité de la nuit). Puis accomplissez le Jeûne jusqu’à la tombée de la nuit ». [4]


Les choses qui annulent le jeûne sont :

Manger ou boire volontairement
Les injections ou perfusions nutritives
Avoir des rapports charnels
Ejaculation avec désirs [5]
Vomir volontairement
Sortie du sang des menstrues ou avant l’accouchement.

Celui qui, par oubli, boit ou mange, son jeûne est valide.


Les actes autorisés pendant le jeûne :

Se lever en état d’impureté
Se brosser les dents avec le Siwak
Se rincer la bouche et aspirer de l’eau par les narines (sans exagérer)
Faire prise de sang et injections non nutritives
La saignée (el hijama)
Goûter de la nourriture tant qu’elle n’atteint pas la gorge
Mettre du Khol, et tout ce qui s’administre dans l’œil
Se rafraîchir en se versant de l’eau froide sur le corps (ou se laver)
Se parfumer
Appliquer des crèmes
L’attouchement et le baiser (le messager d’Allah (SAW) l’a refusé pour les jeunes).


Ce qui est recommandé de faire pendant le jeûne :

S’empresser de le rompre
Le rompre avec une datte sinon avec des gorgées d’eau
Prendre le repas de fin de nuit (Sahûr), le prophète (SAW) a interdit de l’abandonner, et il est préférable de le retarder
Nourrir le jeûneur
Multiplier les bonnes actions (aumône, lecture et étude du Coran, bon comportement, etc.…).


L’invocation à dire au moment de rompre le jeûne est :

« Dhahaba zzama’u wa btalati l’urûq wa thabata l’ajru in shâ’ Allah »

 

« La soif est étanchée, les veines sont alimentées et la rétribution est assurée si Allah le veut »



Il faut éviter le mensonge ainsi que le faux-témoignage de même que les propos futiles et obscènes. Le prophète (SAW) a dit « Celui qui n’abandonne pas le mensonge et sa pratique, Allah n’a pas besoin qu’il délaisse sa nourriture et sa boisson. »

Il est interdit de jeûner le jour du doute
Allah est plus Savant



En espérant qu’Allah accepte notre jeûne et nous pardonne nos péchés apparents et cachés. Amine

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[1] Sourate Al Baqara (La vache), verset 183.

[2] Fiqh Sounnah T 1 p 366

[3] L’appel à la prière

[4] Sourate Al Baqara (La vache), verset 187.

[5] Si il y éjaculation pendant le sommeil, la personne doit refaire les grandes ablutions et son jeûne est valide.


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Diffusé par La Maktaba Salafyia et l’association « La Source »

Ouvrages : El wajiz fi fiqh sounnah wa el kitab el aziz de AbdelAzhim ibn badawi

Fatawa arkane el islam de cheikh ibn Outhèymine

Sifat sawm en-naby de cheikh Ali Hassen Elhalabi et Salim Elhilali

Publié dans Dogme

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